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courent dessus. Spectacle terrifiant que celui de ces monstres d’acier se précipitant les uns vers les autres, au milieu d’un enfer de balles et d’obus. Engagement bref : au bout de quelques minutes, vaincus sans doute par un feu mieux dirigé, deux des chars ennemis gisent sur le côté de la route, éventrés. Les autres, atteints aussi, bien que moins gravement, abandonnent la partie.

On a l’impression que, surpris par la vigueur de l’attaque, l’adversaire, désemparé, vacille dans sa défense. On redouble alors d’ardeur et l’on ne tarde pas à parvenir aux objectifs assignés au bataillon.

La tâche n’est pas terminée. Il faut se consolider dans les positions conquises et se préparer, soit à repousser les contre-attaques ou bien à poursuivre l’ennemi. Mais il faut attendre les ordres du quartier général de la brigade, puisque le combat n’est qu’un épisode d’opérations d’une plus grande envergure. Les mouvements futurs dépendront de l’ensemble de la situation. Dans l’intervalle, le bataillon se réorganise. On évacue les blessés vers l’arrière. Des camions apportent des munitions fraîches.

La nouvelle arrive que l’ennemi effectue un grand repli : c’est la victoire.

VI

Les premiers moments de détente passés et pendant que le gros des troupes se repose, des détachements canadiens iront en avant afin de reconnaître le village de Morona que le bataillon doit occuper et au delà duquel l’ennemi a retraité.

Deux chars de combat et deux autos blindées s’y rendront d’abord. Qui sait, en effet ? Peut-être des Al-