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nora l’énigmatique

rien frapper sur le sol qui produirait un bruit révélateur ; à d’autres moments se jetant derrière un arbre ou un rocher, ils s’en vont dans le silence, l’oreille tendue à tous les sons, l’œil perçant les ténèbres, le doigt sur la gâchette du fusil.

Soudain, tous s’immobilisent ; quelqu’un s’avance vers eux, prudemment, mais non pas assez. Le sergent se rapproche de l’inconnu avec d’infinies précautions : plus de doute, c’est un Fridolin. Le contournant, Édouard Lanieu se dresse derrière lui et, avant que l’autre puisse proférer un cri, il l’a terrassé par une de ces prises qu’on enseigne aux commandos.

Un Canadien s’approche

— On l’éventre ? murmure-t-il.

— Non, répond le sergent, il nous sera trop utile pour les renseignements. On va le bâillonner, le désarmer et tu vas le conduire chez nous, mitraillette dans les reins.

— Mais…

— Discute pas, c’est pas le moment.

L’autre, ne se le faisant pas répéter, agit comme il lui est dit.

Évidemment, on arrive en territoire ennemi. Les indices de présences insolites se multiplient. Avançant le plus possible, pied par pied, pouce par pouce, la patrouille finit par se convaincre qu’elle a déniché l’oiseau au nid. Prudemment, elle rentre chez elle et, les rapports se corroborant, le commandant se trouve en mesure de prendre ses dispositions.