Page:Hartex - Nora l'énigmatique, 1945.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
nora l’énigmatique

Parfois, la tâche était plus rude. Le Boche était mieux retranché, les défenses naturelles lui étaient plus favorables. Les nôtres s’acharnaient. Ils avaient recours à toutes leurs ruses : approches défilées, tireurs d’élite embusqués, attaques de flanc. Ou bien, quand il le fallait, ils attaquaient hardiment, même à la baïonnette et l’on était témoin d’actes d’héroïsme.

IV

Vers le soir, les chefs semblaient constater que l’ennemi se retirait si vite qu’il devait tenter de s’immobiliser vers l’arrière sur des positions plus solides. En conséquence, l’ordre vint de s’arrêter et de se consolider sur place. De fait, l’ennemi ne tenta aucune contre-attaque : il s’organisait en vue d’une reprise. Les avions quittèrent les airs, sauf quelques appareils de reconnaissance, qui ne tardèrent pas non plus à rentrer à leurs bases : la visibilité ne valait rien.

L’obscurité tout à fait venue, le sergent Édouard Lanieu, qui s’était pourtant bien dépensé tout le long du jour, recevait l’ordre de prendre le commandement de l’une des patrouilles chargées de découvrir les emplacements ennemis.

Ainsi que ses hommes, il prend les précautions habituelles contre une surprise. Ne gardant que l’essentiel de l’équipement, ils en assombrissent les parties qui peuvent refléter la lumière, puis se noircissent la figure et les mains. Ayant reçu des instructions, car il ne faudra pas se heurter aux autres patrouilles qui sortiront aussi, on se met en marche, vraiment comme des Peaux-rouges. Tantôt rampant ou s’avançant à quatre pattes ; tantôt progressant debout, les pieds haut levés afin de ne