— Sergent !… Tu es bien pressé !
— Oui, monsieur, répondit Édouard. Le major m’attend.
— Causons un peu, tout de même… Tu arrives du café ?
— Oui, monsieur.
— Tu y étais avec Nora ?
Édouard Lanieu réprima un geste de colère.
— Y a-t-il du mal à ça ? demanda-t-il.
— Non, non… Je t’avais aperçu, comme tu t’y rendais…
— Toujours, marmotta Édouard entre ses dents.
— Tu dis ?
— Rien, monsieur.
— Ah !… Et tu ne lui as pas annoncé notre prochain mouvement, à Nora ?
— Monsieur ! Je connais la consigne du secret.
— Bon, bon ! Je sais qu’on peut compter sur toi. Mais, les femmes !… Ce que j’en dis, c’est pour te protéger.
— Me protéger contre Nora, monsieur ?
— Peut-être, sergent… Bonsoir !
Depuis le début de la conversation, Édouard Lanieu contenait avec peine son impatience.
Son interlocuteur, le capitaine Paul Benoît, était officier de renseignements, chargé du contre-espionnage,