qu’ils trouvent dangereuse. Mais ils sentent si bien ce qu’a d’exécrable leur régime, conçu uniquement pour mousser leurs intérêts personnels et ceux de groupes privilégiés, qu’ils craignent la présence à l’étranger d’adversaires qui ont pu observer sur place leurs méfaits. D’un autre côté, il y a du sadisme chez eux. Leur police prend un plaisir extrême à torturer des gens. Bien sûr, la police fasciste d’Italie ne tombait pas dans les monstruosités qui caractérisent la Gestapo allemande, mais, compte tenu du caractère moins barbare de l’Italien comparé à celui du Boche, elle s’inspirait du même esprit.
Te dire toutes les démarches qu’a dû faire mon impresario pour m’obtenir un passeport ! Et tous les interrogatoires que j’ai subis ! Les engagements qu’on m’a obligée à signer ! Je signais, mais je ne me croyais aucunement engagée envers ces bandits. Enfin, j’ai pu quitter Naples. Je n’étais pas au bout de mes peines, cependant. On m’a arrêtée à la frontière, sous un prétexte quelconque, et j’ai pensé ne pas pouvoir sortir. C’est alors que j’ai posé un acte qui devait avoir par la suite bien des conséquences. Arrêtée à Ventimiglia… Oh ! comment dit-on en français ?
— Vintimille ? dit le sergent.
— C’est ça ! Vintimille ! Juste comme mon train allait pénétrer en territoire français pour se diriger vers Menton et Monte-Carlo. Je suis revenue m’installer à San-Remo, — sur la Riviera italienne, tu sais ? — afin d’attendre le résultat des nouveaux pourparlers qu’entreprenait mon impresario. Je me morfondais à l’hôtel… Je n’avais pas l’intention de vivre longtemps de la mauvaise mortadella que les touristes achètent au café de la gare de Vintimille et qui leur donne, paraît-il, leur pre-