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Il serait fastidieux de vous raconter toutes les péripéties par lesquelles je suis passée depuis. Enfin, je me suis trouvée ici, où deux adjoints de Sudermann sont arrivés. D’après ce qu’ils m’ont conté, leur chef ne pouvait venir, ayant été appelé auprès de son état-major. Quant aux documents, je les trouverais sur place, où Sudermann avait effectivement établi son quartier général. C’était dans une pièce de la cave. Je n’ai pas voulu m’y enfermer, pour régler les affaires : j’y aurais été prise comme dans une souricière. J’ai demandé qu’on monte les papiers ici.

— C’est donc ça que nous avons vu en bas ! dit Édouard.

— Pour y arriver, j’ai prétexté qu’il me fallait surveiller la campagne, m’attendant à des incidents. C’était d’ailleurs vrai. Ici, j’étais protégée par mon couple, que j’avais installé dans la pièce voisine, lui intimant l’ordre de n’abandonner qu’à la dernière extrémité la garde des armes qu’y avait accumulées Sudermann, désireux de défendre chèrement sa vie, à l’occasion. D’autre part, je voulais vous voir venir, vous autres, ainsi que les deux hommes que le Q. G. envoyait à l’appui de James.

— Alors, les hommes qui ont tiré sur nous ?

— Les deux agents de Sudermann. Pendant que j’examinais les papiers, l’un d’eux se tenait à la fenêtre. Il vous a vus et, malgré mes ordres, il a tiré. Je ne savais pas du reste que c’était sur vous. Ça pouvait être mes deux autres gars, qui sont finalement arrivés et qui ont eu de la peine, comme vous l’avez constaté, à maîtriser les Boches.

Et voilà toute l’histoire !