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nora l’énigmatique

— Pas mal trouvé, interrompit le capitaine.

— J’y pense ; la famille a eu pour femme de chambre, pendant quelque temps, une personne de là-bas, une certaine Nora.

— Tiens ! nous la connaissons, en effet ! Est-ce que ?…

— Aucun rapport avec l’histoire actuelle… La famille est partie d’ici, il y a trois ou quatre ans. Restait un ou deux domestiques, qui n’étaient peut-être pas payés, mais qui trouvaient au moins le couvert dans la maison. Même ceux-là sont partis, quand les armées ont commencé à manœuvrer dans les environs, bien qu’on ne se soit jamais battu tout près : voyez-vous les troupes se dépêtrant dans ces rochers ?… Évidemment, on semble se rapprocher, ce matin : je n’ai jamais entendu le canon de si près depuis que je suis ici.

« Il y a une couple de semaines, la maison a repris un peu de vie : trop, à mon gré. Il s’y trouve sûrement un homme et une femme, qui vont parfois aux provisions. On a engagé des ouvriers pour réparer le mur. C’est déjà suspect : pourquoi réparer d’abord le mur, quand la maison en a tant besoin ? Et puis, on a lâché des chiens joliment féroces dans le parc, afin d’empêcher tout le monde d’approcher. En outre, on a sûrement érigé une antenne de T. S. F., à moins qu’il ne s’agisse de fils téléphoniques. Par ailleurs, j’ai observé bien des mouvements suspects. La nuit, il s’allume d’étranges feux aux fenêtres. Des motocyclistes ont rôdé par là. La nuit dernière, il y a eu tout un raffut dans le voisinage. Bref, il est temps que nous allions y voir.