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nora l’énigmatique

Dehors, l’inconnu les entraîna vers la sortie du village :

— Il y a déjà assez de curiosités éveillées, dit-il. Allons en pleine campagne… Je vous ai étonnés, hein ?

— Plutôt !

— Vous allez comprendre. C’est moi qui ai signalé les mouvements étranges qu’on remarque depuis quelques jours dans le vieux château. J’ai apparemment réussi à éveiller l’attention : j’ai lieu de croire que c’est James qui s’est intéressé à mon histoire. Toujours est-il que j’ai appris votre intention de venir dans ces parages, capitaine Benoît et…

— Sergent Lanieu.

— Moi, Enrico Missiac… Oui, moitié Italien, moitié Français. On m’a aussi prévenu que je pourrais bien voir James en personne.

— Comment savez-vous que je ne suis pas James ? Vous le connaissez ?

— Non, mais vous n’avez pas donné le signe… Vous en savez à peu près autant que moi sur le château. Toutefois, depuis mon dernier rapport, j’ai acquis des précisions. D’abord, la maison n’a jamais été tout à fait abandonnée : elle a même été habitée dans ses parties… habitables jusqu’à ces dernières années. Elle appartient à un gentilhomme assez décoré, le comte Cavalcanti. Vieillard misanthrope, marié à une Française beaucoup plus jeune, il n’a jamais joui d’une grande popularité dans le pays ; mais qui serait aimé, par ici ? Il a toujours vécu dans son coin, qui me fait un peu penser aux Wuthering Heights d’Emily Brontë.