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xv
introduction

sacrifient aussi au soleil, à la lune, à la terre, au feu, à I’eau et aux vents. À ces (génies) seuls ils sacrifiaient originairement. Mais ils ont appris des Assyriens et des Arabes, à sacrifier à l’Aphrodite céleste. Les Assyriens appellent cette désse Mylitta, les Arabes Alitta, et les Persans Mithra. Le sacrifice offert par les Perses, aux dieux cités ci-dessus, a lieu de la manière suivante. Ils ne font point d’autel, et ils n’allument point de feu, pour préparer le sacrifice, ils n’usent ni de libation, ni de flûte, ni de bandelettes, ni de grains. Lorsque quelqu’un d’entre eux veut sacrifier il conduit la victime en un lieu pur, et portant une couronne de myrthe serrée autour de sa tiare il invoque le Dieu. Il ne lui est pas permis de sacrifier pour son avantage, à lui seul sacrificateur, il doit le faire encore pour tous les Perses et pour le roi. Lorsqu’après avoir dépecé la victime sacrée, il en a cuit les chairs et répandu de l’herbe la plus tendre spécialement du trèfle, il dépose toutes les chairs sur cette herbe.
« Cela étant ainsi disposé, un Mage se tenant près de lui chante une théogonie — (car on dit que ce chant a cette nature.) — Sans Mage il ne leur est point permis d’offrir des sacrifices. Après un court arrêt le sacrificateur emporte les chairs et en fait ce qui lui convient (1. 133-134.)
« Mentir est à leur yeux la chose la plus honteuse ; en second lieu vient de contracter une dette et cela pour beaucoup d’autres raisons mais surtout parce que le débiteur est nécessairement entraîné à mentir.
« Dans un fleuve, ils ne peuvent ni uriner, ni cracher, ni se laver les mains et ils ne permettent à aucun étranger de le faire ; ils honorent extrêmement les fleuves (I. 138.)
« Tout ceci, je puis l’affirmer, le sachant parfaitement. Ce qui suit se dit en secret et non ouvertement. C’est ce qui concerne le traitement d’un corps mort. On dit qu’un Perse n’est jamais en terre avant que son corps ait été déchiré par un oiseau ou un chien. Je sais de science certaine que les Mages agissent de la sorte, car ils le font ouvertement. Quant aux Perses, ils encirent les cadavres et ils les déposent dans des trous en terre.
« Les Mages se distinguent grandement des autres hommes et des prêtres de l’Égypte ; ceux-ci en effet, considèrent comme essentiel à la conservation de leur pureté de ne tuer aucun animal. Les Mages tuent tout genre d’animaux de leur propres mains exceptés les chiens et les hommes et ils considèrent même cela comme un grand exercice de piété de tuer également des fourmis, des serpents et les autres reptiles ainsi que des oiseaux (I. 140.)
« Les Perses considérent le feu comme un Dieu et il ne leur est point permis de brûler les cadavres (III. 16.) »
Dans ces mœurs décrites par Hérodote, on découvrira aisément plus d’un trait qui rappelle l’Avesta. L’horreur du mensonge et des dettes, le culte du soleil, des astres, de l’eau, des vents, etc. Mais les points d’opposition sautent également aux yeux. Les Perses ont coutume d’enterrer leurs cadavres, ce qui est un des plus grands crimes que puisse commettre un disciple de l’Avesta.
Ils sacrifient eux-mêmes à leurs divinités, bien que la présence d’un Mage soit nécessaire et ils n’allument point le feu du sacrifice ; les objets essentiels, les Zaothras,