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Le capitaine protesta qu’il ne tenait pas à lui qu’elles ne fussent bientôt rendues à la famille, qu’il y tâchait de tous ses moyens, mais que le nombre des dossiers était considérable, leur examen des plus ardus, etc., etc. Finalement, il me reconduisit à la porte me congédiant d’une façon polie. Je l’avoue, tant d’aménité m’imposa, et j’emportai de l’entretien une impression favorable. Entre les mains d’un tel homme, pensai-je, notre cause est au moins à l’abri d’exagérations funestes.

Le surlendemain, le capitaine me fit appeler de nouveau, et les politesses de l’avant-veille eurent une seconde édition. Après quelques propos tout à fait étrangers à ma position de détenue, il me dit avec affabilité que, pensant à moi, il avait apporté un journal traitant de l’Internationale, qu’il allait me le remettre.

Cherchant parmi, les paperasses : « Voyons, voyons, ce journal, où peut-il être ? — Et le juge bousculait tout sur son bureau. — Je suis cependant, sûr de l’avoir posé là. — Sergent, vous n’auriez pas aperçu ce journal ? Non, capitaine. — Je n’y comprends rien, ma parole d’honneur ! »

Sa parole d’honneur ! C’était, un subterfuge