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s’intéresser à notre sort furent obligés d’attendre au parloir que les détenues vinssent les y trouver.

Au 3e  étage, une pièce en planches avait été construite, qui servait de cabinet au capitaine instructeur.

Aidé d’un sergent son greffier, c’est là que ce militaire improvisé juge tenait audience. Rapporteur au 4e  conseil de guerre, il se nommait, comme on sait, M. B…

Nous ne croyons pas que personne ait montré plus de zèle et se soit identifié d’une façon plus complète à son personnage. Juge dans notre cause, on pourrait non sans raison nous accuser de parti pris si nous formulions un dire à l’encontre du capitaine : aussi nous bornerons-nous à donner une idée de l’homme par la simple analyse des faits. Le lecteur se chargera du soin des rapprochements à faire et de l’arrêt à prononcer. On saura seulement que le capitaine B… avait moins de quarante ans. Que cette ascension militaire relativement rapide — car il avait dû décrocher ses grades un à un au mât de Cocagne de la discipline — n’ait pas eu lieu sans capitulation de dignité, c’est d’autant moins douteux que le capitaine, raide d’orgueil au fond, plein de lui et de son emploi, se montrait devant ses