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soir au grabat, sous l’insolente et tacite menace d’un fouet cinglant. Jusqu’au portier, ancien sergent, doué pourtant d’un visage honnête, qui trouvait drôle d’approcher les enfants, un énorme bâton à la main.

Cependant on recevait de temps à autre la visite, soit de députés, soit d’officiers supérieurs, soit de membres du clergé, ou de Mme la Préfète. Intérêt ou curiosité, peut-être les deux guidaient les visiteurs.

Toutefois, à dater d’un certain jour, le Grenier se vit tout à fait abandonné par la noble dame. On n’avait, paraît-il, pas craint de transmettre à la visiteuse des preuves un peu trop vives de gratitude.

Le lieutenant M… en fit d’amers reproches, les miettes qui marchent, dit-il, n’étant généralement pas reçues dans le monde…

Ce trait d’esprit nous fit rire un peu ; mais les coupables, s’il y en avait, eurent bien garde de se trahir, les transmissions par voie de contact n’étaient d’ailleurs que trop fatales au Grenier ; cela résultait de la nature des choses.

Plus tard, l’entrée de notre galère fut interdite aux députés : on craignait des rapports. Les rares représentants du peuple qui voulaient bien