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Pareille punition fut infligée à d’autres détenues pour avoir répliqué avec impertinence au sieur Frassani, le gendarme, qui, le plus souvent ivre, mettait sa gloire à vomir contre nous les plus grossières injures.

C’est par cet homme des plus vils qu’un jour nous vîmes éventrer d’un coup de pied un pauvre garçon : le crime de cet enfant avait été de dépasser, en jouant dans la cour avec ses camarades, le périmètre qu’on leur avait assigné.

Le coup était si violent, que les intestins du petit malheureux pendaient sortis du ventre. Je le vois encore, étendu sur le dos, poussant des cris lamentables et s’efforçant de retenir ses entrailles. Il appelait au secours. Mme Nivert, la sage-femme, et quelques autres accoururent pour le soigner. Malheureusement on ne pouvait lui donner des soins aux Chantiers. Il fut envoyé à l’ambulance et nous ne le revîmes plus.

Si l’enfant survécut à ses blessures, pourquoi le demander ? Un de plus ou de moins à l’hécatombe de mai, qu’est-ce que cela fait !

Cependant cet acte monstrueux avait soulevé contre le Frassani une véritable fureur. Il eût