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Parmi les prisonnières des Chantiers se trouvaient plusieurs sages-femmes. De bonnes âmes y voudront voir une attention de la Providence pour les femmes enceintes ; nous y voyons, nous, un pur effet du coup de filet si intelligemment jeté sur la capitale après Mai.

On sait qu’en général ces citoyennes, relativement savantes, marchent avec le progrès ; il n’est point surprenant qu’un certain nombre d’elles se soient mêlées au mouvement communaliste au moins à titre d’ambulancières. Elles n’en sont plus d’ailleurs à compter leur dévouement au peuple. Initiées dès longtemps aux secrets du foyer, c’est de visu qu’elle jugent des misères du travailleur. Aussi ne faut-il pas leur demander de vaines paroles, incrédules qu’elles sont à l’efficacité des formules pour soulager des souffrances réelles. La cabalistique béate les fait sourire : sachant qu’on ne guérit qu’avec et par la science, elles vont droit au mal et l’attaquent hardiment. « Tu souffres, femme, voici mon savoir et mon bras. » Combien d’entre elles, devant le dénûment des pauvres accouchées, ont laissé leur bourse en se retirant !

Ancrée aux règles des statuts strictement observés, qu’est la compassion machinale de la