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et chargé d’une vapeur malsaine ; mais j’en devais bien souffrir d’autres.

La dame espagnole occupait l’un des grabats disponibles à quelque distance du mien. Cette pauvre dame, depuis qu’elle était là, semblait avoir perdu conscience de ses actes. Le hasard l’avait placée entre une cantinière fédérée encore vêtue du costume, et la jeune fille qui, disait-on, avait relevé Dombrowski blessé à mort rue Myrrha.

Le surlendemain qui suivit notre arrivée au Chantier, j’eus enfin la visite de mon mari. Triste entrevue ! En le voyant, j’eus un affreux serrement de cœur. Son visage pâli disait toute la peine, toute l’inquiétude que lui avait causées ma disparition subite. Je ne pus contenir ma douleur. Lui, s’efforçait de rester calme, mais je vis bien au fond ce qu’il souffrait. Il m’apprit qu’après bien des démarches restées sans résultat, il était allé se renseigner à la Préfecture de Police.

Chose qui paraîtrait impossible en temps normal, mais qui s’explique dans ces jours ou l’arbitraire seul faisait la loi, on lui affirma qu’aucun mandat d’amener n’avait été lancé contre la