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des bas, la guipure même a des artistes parmi elles ! Certaines brodent en tapisserie ou raccommodent leurs effets ; toutes enfin s’occupent suivant l’aptitude, le goût ou les moyens dont elles disposent.

Telles sont les femmes que le Gaulois et le Figaro, prostitués du journalisme, ont qualifié d’atroces mégères.

Dans un angle à gauche, est une pompe autour de laquelle des lavandières ont installé leurs baquets. On peut juger d’après ce qui précède si la besogne doit manquer.

Une fumée intense qui s’élève à droite, dans la cour attire l’attention : là, à l’aide de pavés, on a dressé des fourneaux. De vastes marmites y mugissent, soufflant dans l’air des odeurs de bouillon.

Des cantinières parmi les détenues se chargent, contre deniers comptants, des aliments à fournir. Par malheur, il faut bien le dire, quelques-unes y mettent une avidité qui leur acquiert d’autant moins de sympathies, que la bourse des prisonnières est en général fort creuse. Est-il donc fatal qu’on ne puisse tenter commerce qu’à peine de déchéance ?

Le fond de la cour avait été assigné aux en-