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Qu’on jette un regard impartial sur la marche économique et politique du pays, de la France, depuis 1871, et l’on aura la réponse.

On a libéré le territoire, soit ? mais un gouvernement populaire et viril l’aurait également délivré, à meilleur compte et plus vite, et nous n’en serions pas à recevoir sans protester les insolents rappels à l’ordre de M. de Bismarck, à la moindre velléité d’organisation démocratique ; nous n’en serions pas surtout — conséquence de l’établissement d’un régime sans caractère et sans nom, — à ne compter aucun allié sérieux en Europe.

A-t-on compté ce que le système du provisoire indéfini et du calme dit moral a coûté à la France ? L’accroissement sans fin des budgets alimentés à force d’impôts tellement) iniques qu’ils en deviennent infructueux, va frapper dans leurs sources vives le commerce et l’industrie qui demandent grâce. Des lois fiscales insensées ouvrent à nos ennemis les marchés intérieurs, ils en expulsent les produits nationaux ; et pour peu que le système se prolonge, nous verrons bientôt disparaître la seule supériorité que n’ait encore pu nous enlever le vainqueur, celle de la production et des exportations.