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d’un délit sérieux : vous serez acquittée. » J’en acceptai l’assurance de cet homme plein d’affabilité, et lui remis une lettre pour ma famille.

Enfin, j’allais être jugée.

On était au 5 octobre : le 8 il nous faudrait comparaître devant le 4e  Conseil de guerre.

Ces trois jours nous parurent longs.

Enfin plusieurs soldats d’escorte nous furent envoyés, qui nous y menèrent, mes deux compagnes et moi.

Le 4e  Conseil de guerre siégeait aux grandes écuries. Une baraque en planches improvisée en salle d’attente nous reçut, et nous garda durant 2 heures…, au bout desquelles on vint nous dire que l’audience était remise à plus tard, les témoins à charge n’ayant pas, par oubli, été assignés !…

On le voit, l’ordre et la régularité ne pouvaient être mieux observés… On avait oublié les témoins à charge : donc on nous renvoyait à quinzaine : c’était tout simple, si simple que je m’étonne encore qu’on ne nous ait point remis à un mois ; ce qui n’aurait fait après tout que quatre mois de prévention dans les conditions qu’on sait.