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tre ou cinq jours, tandis qu’aux Chantiers elles nous arrivaient régulièrement ; il en résultait pour les prévenues les plus grands inconvénients.

Au bout de quelques jours il me fut enfin permis de voir mon mari, en règle cette fois. Les deux permissions de la Prévôté et du capitaine instructeur lui permettaient enfin de me parler… à travers une double grille qu’un espace d’un mètre séparait, et sous l’oreille discrète d’une religieuse recueillant religieusement mes paroles. Je priai mon mari de m’envoyer Me  André Rousselle, qui, en sa qualité de défenseur, aurait peut-être le droit de communiquer avec l’accusée. L’arrêt de comparution devant le conseil de guerre venait d’ailleurs de m’être remis : c’était pour le 8 octobre. Nous étions au 29 septembre.

Après avoir pris connaissance de mon dossier, dont il crut devoir faire insérer un extrait dans le Radical du 8 novembre, à l’effet, sans doute, d’offrir au public un spécimen des rapports policiers, Me  André Rousselle vint me trouver. — « Dans toute votre affaire, me dit-il, comme d’ailleurs dans la plupart de celles concernant les femmes, il n’y a point l’ombre