Page:Hardouin - La Detenue de Versailles en 1871.pdf/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les femmes furent interrogées et les dossiers enfin mis au rôle.

Il avait été du reste sérieusement arrêté qu’à jour fixe et dans un délai peu éloigné toutes les femmes quitteraient les Chantiers pour faire place aux hommes.

Enfin l’heure approchait de comparaître devant le conseil de guerre. J’en éprouvai un grand soulagement, car il me répugnait beaucoup d’être envoyée en Centrale ; puis c’était la fin, et quelle qu’elle dût être, je la préférais à l’ignorance énervante du lendemain où nous étions depuis si longtemps.

Au dernier interrogatoire que j’eus à subir du capitaine B…, celui-ci me donna lecture du texte définitif de l’acte d’accusation. Sur de nouveaux renseignements recueillis par les commissaires du quartier M… et D… (l’ancien n’était plus en fonctions), le chef d’avoir, armée d’un fusil, commandé une barricade, avait été abandonné ; restait ma présence aux clubs et les discours plus ou moins véridiques y prononcés par moi. N’ayant pas à me défendre sur ce point, je signai l’acte sans hésitation. — Quelques jours après, nous étions, une douzaine de mes compagnes et moi, envoyées au lieu dit : la Correc-