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tout est fini, n’est-ce pas, maintenant, mon mignon, bien fini ? »

« — Maman, fit l’enfant, sérieux, je m’ai ensauvé de la prison parce que je savais bien que t’avais du chagrin de ne plus me voir ; mais à présent que tu m’as vu, n’est-ce pas, tu seras raisonnable. Tu comprends, on ne m’a pas encore jugé, j’ai pas ma liberté. Seulement, tu vas venir me reconduire à Versailles ; comme ça, on se verra un peu plus longtemps, pas vrai ?… « Eh bien ! cette mère, navrée au fond de l’âme, ne voulut point retenir malgré lui cet enfant : il avait promis. Elle le prit par la main, et tous deux, à pied, revinrent aux Chantiers.

On n’eut point honte de reprendre le petit transfuge, et c’est à peine si la pauvre mère, avant de s’en retourner à Paris, obtint un mot d’espoir du capitaine-juge.

Pour moi, je ne sais qu’admirer le plus, de la naïve loyauté de l’enfant ou de l’héroïque résignation de la mère.

Ce qu’il advint du petit prisonnier et de ses camarades, je l’ignore, ayant quitté les Chantiers avant qu’on eût prononcé sur eux.

Mais revenons à l’abbé.