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Je m’avance, que veut donc ce Monsieur ?

À ma vue il paraît tout embarrassé.

— Madame Hardouin ! c’est moi, lui dis-je ; que me voulez-vous ?

— Vous emmener avec moi chez le commissaire de police pour donner un renseignement.

Peu au fait de cette ruse policière, je crus qu’il s’agissait d’un de mes locataires qui venait, comme tant d’autres, d’être arrêté. J’accompagnai donc ce monsieur, de bonne foi, sans me rendre compte du but de sa démarche. Je ne pus cependant, en quittant mes élèves, me défendre d’un serrement de cœur. Je les recommandai vivement à la personne qui me remplaçait.

Je n’avais, de ma vie, mis les pieds dans un commissariat de police. Surprise de me voir conduire au 17e arrondissement, qui n’est pas le mien, je voulus retourner chez moi. C’est alors que mon conducteur, changeant de ton et de langage, me dit qu’il s’agissait peu de ma volonté ; puis il me déplia magistralement un ordre écrit, où je lus :

Ordre de requérir la force armée, si madame Hardouin fait résistance.

Je vis alors qu’il s’agissait bien de moi. Nous