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seulement, il m’objecta que n’ayant pas qualité pour autoriser la création d’une école au Grenier, force lui était d’en référer à ses supérieurs. Cela me parut juste, et j’attendis qu’il en eût référé. Plusieurs jours, s’étant écoulés sans amener de réponse, je réitérai ma demande. Les raisons qu’il invoqua cette fois durent me prouver qu’on ne se souciait pas du tout que je fisse cours ou classe aux petits hères. Entre autres raisons, on alléguait la difficulté d’établir un matériel scolaire convenable ; on dit aussi que le Grenier n’étant qu’une prison volante où nous devions du reste peu séjourner ( ?), il n’y avait pas lieu de l’ériger en pensionnat. Bref, sous des motifs spécieux, on répondait par une fin de non-recevoir.

Cependant, je ne me décourageai point : ne pouvant l’obtenir de bon gré, je me passai de l’exequatur officiel. Le fait d’instruire les enfants est trop conforme à mes goûts comme à ma profession, j’y trouvais une diversion trop salutaire, un attrait trop cordial, trop vif, pour y renoncer de bonne grâce. D’ailleurs il me semble que ma conduite n’avait rien que de louable ; qu’à défaut du devoir, l’humanité m’en faisait une loi, et qu’en tout état de cause, la discipline elle-