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LES SABOTS DE NOËL

der ! Entrez, comme moi, par la cheminée ou par la porte, dans une école vétérinaire, et vous y verrez le trépan, la trachéotomie, la pose des sétons, vingt autres opérations qui pourraient et devaient être étudiées sur l’animal mort, mais qu’on étudie sur le vivant.

— Je répète qu’on vous oppose un démenti formel, et que vous ne sauriez nous convaincre si vous ne précisez, car on vous met au défi de le pouvoir faire.

— Au défi ?

Le vieillard sursauta, et, fouillant ses poches, il en tira des paperasses qu’il se mit à feuilleter fébrilement. Il répétait :

— Au défi ?… Au défi ?…

— L’histoire de ce cheval serait pure fantaisie d’imagination.

— Lisez, Monsieur, lisez ce procès-verbal : « Une jument alezane… Les reins ouverts, la peau déchirée, labourée au fer rouge, traversée par des douzaines de sétons, les tendons arrachés, les yeux crevés… Au milieu des rires… Debout sur ses pieds saignants pour montrer aux spectateurs présents, occupés à lacérer sept autres che-