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LA BOMBE

Barcelone, furent longtemps sans résultat. On ne savait rien, personne ne connaissait cet étranger survenu, disparu, et le prestige de son habileté se reportait sur moi, qui l’avais aidé, sans nul doute ; on me questionnait, je niais, mais avec des réticences, des sourires, et ma discrétion passait pour admirable, comme ma prudence.

On m’admira bien plus encore, le jour où nous vint, en mystérieuse ambassade, un Frère chargé par un Frère de me dire solennellement « merci », en présence des Frères. Vous la devinez, l’ivresse de cette minute ? Ma proie revenait à moi, d’elle-même !

Je vous abrège le compte rendu des beaux gestes et des belles paroles qui me désignaient à la gratitude de tous. L’émissaire m’étreignit les mains. J’eus fort peu de mal à faire démontrer par un orateur que mon séjour à Barcelone serait un acte de courage inutile, dangereux même ; séance tenante, on me vota des subsides, des fonds de voyage : on m’envoyait vers Lui !

Vers lui ?… Non, pas encore, mais avec son ami, avec un guide !

Tout de suite, j’entrevis l’énorme bénéfice