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LA BOMBE

cela vous suffira pour deviner le reste, que la señorita Barbara était de bonne naissance, d’une condition très supérieure à la mienne, que je l’avais enlevée, que nous nous adorions, que sa famille, par orgueil, avait fait le silence sur cette fugue, et que de notre amour une enfant était née.

Barbara et Catalina ! C’était mon univers, à moi, et je ne dirai pas que je les aimais par-dessus tout, puisque je n’aimais qu’elles au monde ! Je suis seul sur la terre, moi, je n’ai ni parents, ni amis, et le foyer que j’avais réussi à bâtir de mes mains, — si lentement, si tendrement, avec ces deux êtres qui ne connaissaient que moi, dont j’étais le refuge unique, l’amour total, — ce mystérieux et cher foyer, c’était ma religion, ma patrie, c’était Dieu et les hommes, toute ma raison d’être ! Ah ! les bons jours, la douce vie, alors ! J’ai eu de l’ambition, dans ce temps-là, parce que j’avais un but, un rêve, celui de m’élever à une situation qui me permît d’épouser Barbara, le front haut, et de la ramener avec sa fille au rang dont je l’avais fait descendre !

En attendant nous cachions notre bonheur