ne cherchait pas souvent le travail, et il refusait d’aller au chantier, s’il avait dix sous dans sa poche, pour se solder. Quand il n’avait plus rien, il travaillait un jour, deux jours, quelquefois trois, mais pas plus, car le samedi arrivait tout de suite, et, le soir, vite au cabaret, pour le dimanche, le lundi, le mardi ; soûl mercredi, il dormait avec sa boisson.
Mais vous, mon bon monsieur, qui êtes capable, et qui êtes quelque chose dans la justice, est-ce que vous ne pourriez pas faire une loi pour empêcher qu’on vende de l’alcool dans tous ces cabarets de misère ? Ça serait charité pour les pauvres femmes, et pour les hommes, aussi, puisqu’ils se tuent la santé avec ça ! Si c’est poison, comme on dit, il faut vendre ça chez le pharmacien, avec tant d’autres poisons qu’il a ! Je dis peut-être bien une bêtise, et vous m’excuserez, peut-être ; mais si j’étais juge dans le pays, moi, ou le président, ou quelque chef, comme vous, j’opposerais de vendre la mort, tant que ça.
La vérité, c’est que la misère avait commencé chez Céline, dès au bout d’un an qu’elle était mariée, autant dire tout de suite : chez le meunier ou chez l’épicier, on ne vou-