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LA PEUR

Inlassablement, j’envoyais des ordres à mes membres.

À un certain moment, je n’en pus douter : mon bras gauche avait obéi !

— Je l’ai vu bouger !

Je ne déplaçais ma main que de quelques millimètres par heure, mais je la déplaçais.

À force, aussi, j’éloignais ma tête du hideux visage.

— Ah !…

Un soleil de printemps tournait dans la chambre, et disait les heures.

Mes leviers m’obéissaient mieux, et, peu à peu, mes efforts obtinrent un résultat plus appréciable. Avant la fin du jour, j’avais réussi à m’écarter de vingt centimètres sur ma gauche, à détirer mes membres, à m’allonger.

Le soir, j’ai souffert beaucoup. Ensuite, j’ai dormi, les yeux ouverts.

Je me suis réveillé, de froid, en pleine nuit.

Je souffrais moins. Mes poumons purent se gonfler davantage. Je bougeais. Chaque mouvement me causait de vives douleurs, et cependant je ne songeais qu’à me mouvoir, à m’éloigner, dussé-je mourir de l’effort !

Toujours, aussi, j’essayais de crier, d’appe-