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Doux, je promène ma main
Aux rondeurs du marbre humain,
Et j’y cherche le chemin
Où vont mes lèvres.
Ma langue en fouille les plis ;
Et sur les torses polis,
Buvant les divins oublis,
J’endors mes fièvres.

— Ainsi, toujours tourmenté
Par des soifs de volupté,
J’emplis de lubricité
Mes vers eux-mêmes ;
Et quand mes nerfs sont lassés,
Quand ma bête crie : assez,
J’onanise mes pensers
Dans des poèmes !