Page:Haraucourt - La Légende des sexes, poëmes hystériques, 1882.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 68 —


Ouvre les plis de tes rideaux ;
Ouvre ton lit que je t’y traîne :
Il va s’échauffer sous ton dos.
Ouvre l’arène.

Ouvre tes bras pour m’enlacer.
Ouvre tes seins que je m’y pose.
Ouvre aux fureurs de mon baiser
Ta lèvre rose !

Ouvre tes jambes ; prends mes flancs
Dans ces rondeurs blanches et lisses ;
Ouvre tes deux genoux tremblants…
Ouvre tes cuisses !

Ouvre tout ce qu’on peut ouvrir
Dans les chauds trésors de ton ventre :
J’inonderai sans me tarir
L’abîme où j’entre !