Page:Haraucourt - La Légende des sexes, poëmes hystériques, 1882.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 16 —

Tout voir, sous tous les cieux, sous tous les Dieux.

La Genèse : Adam et le premier coït ; les Anges amoureux de la Femme ; Sodome près de Gomorrhe, et les mâles consolés de la froideur du sexe faible ; Onan, fils de Juda, qui frustrait son épouse au profit de sa dextre.

L’Inde et Bouddha ; la Chine et Koung-Fou-Tseu, porté cent ans au ventre de sa mère ; la petite Kéops, pyramide vénérienne, lente pyramide où l’amour venait chaque matin poser une pierre nouvelle, apportée chaque nuit à la fille du Pharaon par un nouvel amant qui payait son bonheur en granit ; et l’Égypte morte, après des siècles et des siècles, dans la dernière nuit de Cléopâtre.

Le Paganisme Grec, avec Pasiphaë se damnant aux bras d’un taureau ; Narcisse et ses soliloques ; Danaé et ses divines erreurs ; et Sapho, l’aïeule des Paule Giraud ; et