Page:Haraucourt - La Légende des sexes, poëmes hystériques, 1882.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


BRUNE

À toi, Louise.



T on corps nu, plus doré qu’un blond matin d’avril,
Dormait dans les parfums lascifs que tu distilles.
Battant l’aile et vibrant, tout mon désir viril
Frôlait, comme un essaim tournoyant de myrtilles,
Ton corps nu, plus doré qu’un blond matin d’avril.

Et tes pores brûlaient, vivantes cassolettes,
L’encens vénérien qui fleurit sur ta chair :
Dans l’air tiède, imprégné d’ambre et de violette,
Je humais le vertige énervant qui m’est cher,
Et tes pores brûlaient, vivantes cassolettes.