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LA VIE EXTÉRIEURE.
LE CLOÎTRE
à mademoiselle any. m.
Un crucifix de fer tend ses bras sur le seuil.
De larges remparts gris ceignent le cloître austère,
Où viennent se briser tous les bruits de la terre,
Comme des flots mourants aux angles d’un écueil.
Le saint lieu, clos à tout, gît comme un grand cercueil,
Plein de silence, plein d’oubli, plein de mystère.
Des vierges dorment là leur sommeil volontaire,
Et sous le voile blanc portent leur propre deuil.
Tous les ressorts humains se sont rompus en elles.
Dans l’éblouissement des choses éternelles,
Elles marchent sans voir, hors du Temps, hors du Lieu.
Elles vont, spectres froids, corps dont l’âme est ravie,
Êtres inexistants qui s’abîment en Dieu,
Vivantes dans la mort, et mortes dans la vie.