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LA VIE EXTÉRIEURE.









LES ATOMES


à fernand icres



Rien n’était. Le Néant s’étalait dans la nuit ;
Nul frisson n’annonçait un monde qui commence :
Sans forme, sans couleur, sans mouvement, sans bruit,
Les germes confondus flottaient dans l’ombre immense.


Le froid stérilisait les espaces sans fin ;
L’essence de la vie et la source des causes
Sommeillaient lourdement dans le chaos divin.
L’âme de Pan nageait dans la vapeur des choses.