Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/274

Cette page a été validée par deux contributeurs.


259
LE SOIR.

— Le monde est faux, la chair vile, l’art décevant…
Oh ! se bercer au fond des palais d’émeraude,
Chanter avec la source et rire avec le vent !

Suivre la libellule et la brise en maraude !…
Peut-être Mab un jour nous eût changés en fleurs ;
Oh ! se bercer au fond des palais d’émeraude !

C’est si bon d’oublier sa joie et ses douleurs !
Viens nous rouler dans les mousses ébouriffées…
Peut-être Mab un jour nous eût changés en fleurs,

Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées.