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LA VIE INTÉRIEURE.








HYMENÆÉ






Comme une lavandière agreste, à pleines mains,
Tord les grands linges froids qui pleuvent goutte à goutte,
Ô femme, si la vie et le mensonge humains
Ont desséché ton cœur jusqu’au mépris du doute ;


Si tu n’as plus de vœux pour les bonheurs d’autrui,
D’effroi pour tes dangers, de larmes pour tes peines ;
Si le mal qu’on te fait glisse sur ton ennui
Sans pouvoir secouer le sommeil de tes haines ;