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LE SOIR.








RÊVE GRIS






Viens dans le mystère ému des longs soirs,
Dans l’air gris des soirs douteux et sereins,
Des soirs où les bois font des reposoirs
Pour les grands amours et les grands chagrins…


Tes yeux sont plus froids quand le ciel est pâle.
Oh ! que les reflets du fleuve sont tristes !
On dirait un lac de nacre et d’opale
Où le ciel répand des pleurs d’améthystes.