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LES LOIS.



Tout, les masses sans nom et les fronts radieux,
Ce qui fut notre amour ou qui fit notre envie,
L’œuvre de notre esprit comme l’œuvre des Dieux,
Tout revient au néant qui doit nourrir la vie !

 
Et le cercle éternel tourne dans l’infini,
Entraînant sans repos la matière et les formes,
Et toujours, puis encor, l’univers rajeuni
Naît pour mourir et meurt pour naître, au gré des Normes.


Seule, et fière, et debout, sans ployer devant rien,
Au milieu du fatal effondrement des âges,
La Raison nous regarde hésiter vers le bien,
Et sereine, immuable, elle compte les sages.