Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.


204
LA VIE INTÉRIEURE.







L’INOUBLIABLE


 


Après une si longue et si fougueuse orgie
L’amour exténué s’est retiré de nous :
Mais ma chair a gardé la chaude nostalgie
Des rêves que mon front berçait sur tes genoux.


Comme une veuve en deuil, ma peau hurle et t’appelle,
Sur le grand lit, tombeau des bonheurs révolus :
Plus longtemps que mon cœur, mon corps reste fidèle,
Et je pleure sur toi, moi qui ne t’aime plus…

                                  ⁂