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LA VIE INTÉRIEURE.









RENONCIATION






J’allais, hautain et fort, drapé dans ma pensée,
Posant mon pied vainqueur sur l’avenir vaincu ;
Moi seul régnais sur moi ; mais vous êtes passée
Et je n’ai plus compris de quoi j’avais vécu.


Mon art, ma volonté, mes passions, mes rêves,
Mon triste orgueil assis sur les néants humains,
Mon cœur superbe et froid comme l’acier des glaives,
J’ai tout mis sans remords dans vos petites mains.