Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.


151
L’AUBE.










ROMANCE






— Les vierges fleurs, ouvrant leurs minces corsets verts,
Se roulaient dans l’amour du soleil, nonchalantes.
Elles disaient : « Qui donc a parfumé tes vers ? »
Mais je n’ai pas voulu me confesser aux plantes.


— La lune miroitait sur le crêpe des flots
Comme un collier d’argent sur un torse de veuve.
L’eau chantait : « Vers qui donc descendent tes sanglots ? »
Mais je n’ai pas voulu répondre aux voix du fleuve.