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L’AUBE.









À LA DÉSOLÉE




 
Dire que je suis là, mon ange, et que tu pleures,
Mourante comme un lis qui cherche le soleil ;
Dire que ton chagrin veille et compte les heures
De tes longues nuits sans sommeil !


Dire que je te vois, tordant ton col de cygne,
Couvrant d’un voile noir ta rêveuse pâleur,
Ne voulant rien entendre et repoussant d’un signe
Tout ce qui n’est pas ta douleur…