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LES FORMES.









AURORE






Le soleil naît. D’un jet de lumière, il arrose
Les nuages errant dans l’or clair du matin,
Si rosés qu’on dirait des pétales de rose
Qui s’effeuillent sur du satin.


Fraîche, l’eau court et glisse entre les herbes neuves ;
Dans la pénombre humide où chantent les remous,
Les vieux saules en pleurs, prostrés comme des veuves,
Trempent leurs bras grêles et mous.