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LES FORMES.







SOIR D’OCTOBRE


à madame a. d’artigues




Les grands bois roux, au flanc des collines prochaines,
Dans le souffle automnal roulent comme une mer :
Et tous, les châtaigniers, les ormes et les chênes,
Saisis du froid nouveau s’endorment pour l’hiver.


La brume, serpent gris ondulant sur le fleuve,
Tord son méandre épais qui fuit dans les lointains ;
Le soir frileux accourt dans ses voiles de veuve,
Jetant sa gaze humide aux horizons éteints.