Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nuit avec leurs canots devant cet endroit, et s’emparaient de tout ce qui leur tombait sous la main autour de Saint-Vincent, car les habitants de l’intérieur étaient sans défiance, et se croyaient suffisamment protégés par cette nouvelle forteresse.

Les Portugais s’en étant aperçus, résolurent de construire aussi un fort au bord de l’eau, sur l’île de San-Maro, précisément en face de Brikioka, et d’y placer de l’artillerie avec une garnison, afin de barrer entièrement le passage aux Indiens. Ils avaient donc commencé des fortifications sans les terminer, parce que, disaient-ils, aucun soldat arquebusier portugais ne voulait s’y risquer.

J’allai visiter cet endroit : les habitants, apprenant que j’étais Allemand et que je m’entendais un peu à l’artillerie, me promirent que, si je voulais m’établir dans la forteresse de l’île, ils me donneraient des compagnons et une bonne paye, ajoutant que le roi m’en récompenserait, car il a l’habitude d’agir en