Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

auprès du feu, lui grattent la peau pour la blanchir, et lui mettent un bâton dans le derrière pour que rien ne s’en échappe.

Lorsque la peau est bien grattée » un homme coupe les bras, et les jambes au dessus du genou. Quatre femmes s’emparent de ses membres, et se mettent à courir autour des cabanes, en poussant de grands cris de joie. On l’ouvre ensuite par le dos, et on se partage les morceaux. Les femmes prennent les entrailles, les font cuire, et en préparent une espèce de bouillon, nommé mingau, qu’elles partagent avec les enfants : elles dévorent aussi les entrailles, la chair de la tête, la cervelle, et la langue : les enfants mangent le reste. Aussitôt que tout est terminé, chacun prend son morceau pour retourner chez lui ; l’exécuteur ajoute un nom au sien, et le chef lui trace une ligne sur le bras avec la dent d’un animal sauvage. Quand la plaie est refermée, la marque se voit toujours, et ils regardent cette cicatrice comme un signe