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ont coutume d’aborder ; mais mon maître répondit qu’il ne consentait pas à me céder à personne, à moins que mon père ou mon frère ne lui apportât un vaisseau plein de haches, de miroirs, de couteaux, de peignes et de ciseaux pour ma rançon, car il m’avait saisi sur le territoire de ses ennemis, et ainsi j’étais de bonne prise.

Quand le Français l’eut entendu, il me dit : « Vous voyez qu’ils ne veulent pas vous lâcher ». Cependant je le suppliai, au nom du ciel, de m’envoyer chercher et de me faire embarquer pour la France dès qu’il arriverait un vaisseau. Ce qu’il me promit. Avant de partir, il recommanda bien aux sauvages de ne pas me tuer, leur promettant que nos amis leur apporteraient une rançon.

Dès que ce Français fut parti, Alkindar Miri, un de mes maîtres, me dit : « Que t’a donné le Français, ton compatriote ? Pourquoi ne t’a-t-il pas fait présent d’un couteau que tu m’aurais donné ? » Il se fâcha très-fort