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RIMES DE JOIE


PARFUMS AIMÉS

I


Quand par la nuit, comme un voleur,
Désertant l’énervante alcôve,
De tes bras altiers je me sauve
Sans force, sans voix, sans chaleur.

Quand je me hâte en la nuit froide,
Le front pâle, les yeux rougis,
Fiévreux, regagnant d’un pied roide
Tristement mon triste logis.

Lorsque je fends l’ombre funèbre
À pas indécis, plein d’émoi,
Doucement je songe à part moi…
L’horreur des minuits m’enténèbre.

Emmitouflé dans ce manteau
D’ombres propice aux songeries,
Je vais savourant le gâteau
Des ressouvenances chéries.

Sans souci des rôdeurs du soir
Me dévisageant d’un air drôle,
Sans voir la brute qui me frôle
Et qu’au ruisseau l’alcool fait choir,

Sans voir la fille qui sautelle
Aux cadences de ses satins,
Sans répondre aux mornes catins
Dont le sourire s’empastelle,

Par ton image protégé,
(Telle une image tutélaire !)
Je fuis, ton souvenir logé
Sur ma peau, — comme un scapulaire.