Page:Hannon - Au clair de la dune, 1909.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
DE LA DUNE


Sur les hauts rayons consacrés,
L’enfilade des coquillages
En vain combat les maquillages
De son oreille aux feux nacrés.

À ses pieds les crabes oranges
Frôlés du bas de son jupon,
Semblent des monstres du Japon
Fondus dans des bronzes étranges.

Les maquereaux, poissons… de cœur
Exagérant leurs dos infâmes
Dont raffolent certaines femmes,
La contemplent d’un air moqueur.

Les piments aux lueurs de forge
Dans les bocaux de cornichons,
Tirent la langue à ses nichons
Que jalousent les airs de gorge

Des citrons effilés et mûrs…
Son derme offre de plus beaux lustres
Que les boites — aux noms illustres —
Des conserves luisant aux murs.