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vèrent de France. Elles portaient en substance que le commandant des escadres avait le droit d’assister aux délibérations du conseil supérieur lorsqu’on y traiterait des matières concernant une expédition militaire, où ce commandant doit avoir la plus grande part ; qu’alors il aurait voix délibérative, et qu’enfin tout ce qui aurait été décidé par un vote du conseil devrait être exécuté, sans difficultés, quand même il serait question de tous les vaisseaux de la Compagnie qu’il commanderait.

Dupleix envoyait aussitôt à La Bourdonnais copie de ces ordres, et il ajoutait : « Je vous fais passer cet extrait pour que vous puissiez prendre le parti que vous jugerez convenable aux intérêts du ministre et de la Compagnie. Je suis prêt à me prêter à tout, pourvu que j’y trouve de la sécurité pour la Compagnie. » Quoique la lettre et l’esprit de ces ordres fussent très-clairs, La Bourdonnais résistait encore et répliquait : « À l’égard de l’extrait que vous m’envoyez, vous pouvez compter que je me conformerai aux ordres du ministre quand je les aurai reçus. Le ministre ne me croit plus ici, et l’extrait que vous m’envoyez regarde les capitaines des vaisseaux de la Compagnie et non moi. » Dupleix maintenait sa ferme attitude et répondait : « Souffrez que je finisse sur toutes les explications et distinctions que vous mettez dans vos lettres. Que je commande ou non dans l’Inde, que vous le croyiez ou non, mon état ne sera pas changé ; il ne dépend pas de vous, mais de mon roi et de la Compagnie, que je me fais honneur de servir avec tout le zèle dont je suis capable.

« C’est à ce zèle que vous devez la prise de Madras ;